Il est maintenant 7 h 30, nous voilà partis !
Il a plu hier soir, il fait gris, le ciel est chargé, croisons les doigts pour que le soleil se lève où tout du moins que cela se maintienne...
Nous marchons le long de la rue San Ignacio.
une rue transversale
à l'angle la jolie façade de l'hôtel Raquel
Nous sommes ici dans Habana Vieja, vieille Havane en espagnol, l'une des 15 municipalités de la ville.
Cette zone contient le centre historique de la ville et a été reconnue patrimoine mondial de l'UNESCO pour son mélange intéressant de monuments baroques et néoclassiques ainsi qu'un ensemble homogène de maisons avec des arcades, des balcons, des grilles en fer forgé et des cours intérieures. Pour l'instant de nombreux bâtiments mériteraient toujours une bonne réfection.
Ce sont ces façades qui font le charme de la Havane
La place de la cathédrale
Nous approchons de la cathédrale, but de notre premier arrêt
Et nous y voilà
Il est encore très très tôt, les touristes ne sont pas encore levés (sauf nous) et la place est très calme et vide
Cette place, bordée par la cathédrale, forme un ensemble architectural, le plus harmonieux et le plus homogène de l'époque coloniale.
La cathédrale est bordée à gauche par la Casa de los Marqueses de Aguas Claras
la cathédrale de la Vierge Marie de l'Immaculée Conception
encore fermée nous reviendrons tout à l'heure pour la visiter
Elle a été construite par les Jésuites au 18e siècle avec une façade baroque et ondulante aux réminiscences italiennes, 2 campaniles latéraux de formes et hauteurs inégales, et des colonnes qui rythment l’ensemble.
Le campanile de gauche est plus étroit pour ne pas encombrer la rue qui y passe. Celui de droite renferme 2 cloches, une petite et une plus imposante.
Faisons maintenant le tour de la place.
à gauche, la Casa de los Marqueses de Aguas Claras
Datant de 1751, c'est l'un des palais les plus élégants du quartier qui abrite aujourd'hui le restaurant El Patio. Celui-ci abrite un joli patio intérieur avec une fontaine. Nous entrons pour l'admirer mais nous faisons rapidement "virer" car le restaurant est fermé. Et c'est à partir de ce moment que nous nous rendrons compte que l'accueil vis à vis à des touristes ne sera jamais très conciliant, à moins de payer !
J'arrive quand même à tirer quelques clichés malgré les nombreux rappels à l'ordre
à côté un magasin d'artisanat
dans le fond, en face de la cathédrale,
le palacio de los Condes de Casa Bayona
Construit en 1720 (donc avant la cathédrale) pour le gouverneur de l'île, il présente une façade sobre. Il abrita un temps une manufacture de rhum et est maintenant le musée d'art colonial que nous décidons de ne pas visiter.
de l'autre côté de la place 2 logis jumelés partageant une même galerie à arcades
Ils sont tellement semblables qu'on croirait qu'il s'agit d'un même édifice mais non.
Les portes du 1er étage permettent de les distinguer facilement
Le bâtiment à proximité de la cathédrale (à l'extrémité) est la Maison du Comte de Lombillo
Le bâtiment adjacent, construit en 1741, est le palais du Marquis d'Arcos
Adossé à l'une de ses colonnes la statue de bronze, grandeur nature, du danseur de flamenco Antonio Gades (1936-2004)
A l'angle de la rue Empredado se profile la statue du Christ
située de l'autre côté de la baie
Nous quittons cette place et empruntons la calle Empedrado. Nous passons devant la célèbre Bodeguita del Medio, bar-restaurant typique de la Havane ouvert en 1942. Il doit sa notoriété internationale aux célébrités qui l'ont (ou l'auraient) fréquenté, parmi lesquelles Ernest Hemingway.
Encore fermé nous n'en verrons que la façade
l'entrée d'un immeuble un peu plus loin
Toujours sur la rue Empredado petit arrêt "mécanique" devant un grand parking abritant de nombreuses vieilles voitures.
sur la droite, le bâtiment aux balustrades bleues, la casa del Conde de la Reunion
Ce chauffeur arrive à point nommé pour la photo
Sur ce parking un tas de vieilles voitures sont stationnées, n'attendant plus que leur chauffeur. Et c'est notre ami Phil qui était content ! Sachant qu'il n'est pas fan de voyages et qu'il a accepté de quitter sa région du nord de la France uniquement pour voir les vieilles voitures de Cuba il en a pour son argent !
Il est impossible de chiffrer ces voitures américaines collectors sur l'île, datant des années 1940-1950. La dernière serait entrée à Cuba avant l'embargo décidé par le président Kennedy après que les castristes au pouvoir eurent nationalisé des entreprises américaines
Phil a adoré plonger dans les moteurs et discuter avec les propriétaires,
même s'il ne maîtrisait pas un mot d'espagnol !
La langue des signes suffit et le chauffeur était tout fier d'expliquer les modifications apportées à son moteur
Les garagistes et mécaniciens ont déployé des trésors d'ingéniosité pour entretenir leur voiture. Pleins d'astuces, ils se sont adaptés. Les pièces d'origine sont rares et valent un prix fou alors il n'est pas rare de trouver des voitures essence reconverties au diesel, des pièces chinoises installées sur des moteurs américains ou des réservoirs reconstruits avec des appareils ménagers !
Petit coup d'oeil ensuite à la Casa del Conde de la Reunion, belle maison de la fin du 18e siècle qui abrite le musée Alejo Carpentier. Le musée ne nous intéressse pas plus que ça et nous nous dirigeons immédiatement vers le patio. L'entrée est gratuite mais le garde nous suit constamment..
Nous sortons et ce qui devait arriver arriva, le garde nous demande une contribution. Nous lui répondons que nous n'avons pas de monnaie, il n'est pas trop content et insiste mais on ne l'écoute plus et on part. On ne va quand même pas payer pour avoir regardé 30 secondes un patio quand même !
La balade continue et nous rebroussons chemin, direction la Calle de Los Mercaderes.
A l'angle de la rue Empredado on y trouve une immense et jolie fresque sepia où figure le panthéon de la littérature et des arts cubains.
Cette représentation nous fait revivre le Cuba des années de la plénitude de l'époque coloniale : Cuba est alors sous domination espagnole, riche de ses ressources naturelles, principalement la canne à sucre, riche également de son million d’esclaves importés d’Afrique sur l’île jusqu’en 1860.
Toute l’aristocratie de la fin du XIXème siècle de l’île est représentée ici, que ce soit au balcon ou au rez-de-chaussée avec ces messieurs en redingote et ces dames en crinolines.
On trouve de nombreuses fresques murales à Cuba mais elles sont la plupart du temps très colorées et à connotation politique. Celle-ci, en plein coeur de la vieille Havane, est en quelque sorte une exception.
Direction maintenant la Plaza d'Armes où Plaza de Armas.
La place d'armes
Fondée en 1519 la Havane s'est d'abord développée autour du port naturel offert par sa baie. La place d'Armes est un bel exemple de cette période, celle mythique durant laquelle les galions espagnols chargés de trésors y faisaient escale avant de repartir vers la vieille Europe.
La place d'Armes a ensuite été très vite occupée par les militaires qui y pratiquaient leurs exercices, d'où son nom.
Elle est entourée de prestigieux édifices dont :
le palacio de los Capitanes Generales - musée de la Ciudad
édifice de style baroque
Ce palais a été construit en 1776, au moment du réaménagement de la place. Il fut le siège du gouvernement espagnol de l’île jusqu’en 1898 et servit aussi de prison publique. Il devint ensuite palais présidentiel depuis la fondation de la république, en 1902 et jusque 1920, puis hôtel de ville.
Tout autour de la place le sol est pavé de pierres mais, devant l’entrée principale du palais, il s’agit de pavés de bois : ceux-ci permettaient d’amortir le bruit des sabots des chevaux et de respecter la tranquillité et le sommeil des gouvernants.
au centre de la place un grand jardin avec la statue de Carlos Manuel de Cespedes,
initiateur de la 1e guerre d'indépendance en 1868
Val, artiste dans l'âme, s'accorde une pause pour "croquer" la statue
Au fond de la place, le palais de los Condos de Santovenia
qui date de la fin du 18e siècle et abrite maintenant l'hôtel Santa Isabel
à gauche de cet hôtel nous trouvons El Templete
C'est un petit mausolée néo grec édifié en 1828 pour marquer l'endroit de la fondation de la Havane en 1519
C'est ici, paraît-il, que fut célébrée la 1e messe et que s'est tenu le 1er conseil municipal sous un fromager
à l'arrière la Calle Enna, la rue la plus étroite et la plus courte de la Havane
Avant de quitter la place d'Armes, petit cliché d'une "fausse" fumeuse de Havane
dans toute la ville vous pourrez voir ce type de folklore, le but étant que les touristes prennent des photos
et donnent quelques cuc en échange.... et gare à vous si vous avez l'audace de prendre une photo et ne rien donner,
sous peine de vous faire rondement en_____er !
Nous rejoignons le Malecon situé juste derrière la place.
Le long du Malecon
C'est ici que les luxueux bateaux de croisière font escale
Le Malecon, ou jetée en français, est une promenade qui longe le front de mer. Longue de 8 kilomètres elle commence ici à l'entrée de la baie de la Havane.
Durant les quelques minutes durant lesquelles nous nous sommes arrêtés pour prendre des photos nous aurons été interpellés une bonne dizaine centaine de fois par des chauffeurs de taxis qui nous proposaient leurs services, certains passant et repassant devant nous sans arrêt ! Dommage pour eux, nous préférions marcher.
Val est tombée sous le charme d'un vieux camion
Vous constaterez que le temps ne s'est franchement pas amélioré mais bon, il ne pleut pas (encore...)
J'ai bien aimé l'inscription sur le bus :
transporter le futur ! et bien y'a du boulot !
de l'autre côté de la baie,
la Forteresse de San Carlos de la Cabana
toujours sur le Malecon
l'entrée du Castillo de la Real Fuerza
Suite à la prise de la ville par le pirate Jacques de Sores, les espagnols construisirent les 2 forteresses qui la dominent.
Plus vieille forteresse du pays construite en 1558, ce castillo est entouré de douves profondes
La calle Obispo
Nous repassons par la place d'Armes pour rejoindre la calle Obispo
juste à l'angle se trouve la Casa del Agua "la Tinaja"
Depuis 1952, Pedro vend l'eau du puits qui se trouve sous sa maison, l'eau étant filtrée par une pierre volcanique
coup d'oeil à nos amis à 4 pattes, très nombreux dans la ville
le n° 113 abrite le musée de l'orfèvrerie
juste à côté l'une des plus anciennes maisons de la ville (16e siècle)
plus loin un duo interprète des classiques cubains
une petite pièce s'il vous plaît Msieurs Dames !
juste après l'hôtel Ambos Mundos
L'écrivain Ernest Hemingway y descendit dans la chambre 511
aujourd'hui transformée en petit musée (entrée 2 CUC)
Bon, il est maintenant 10 h 30, ça fait 3 heures que nous marchons le ventre vide et on commence sérieusement à avoir les crocs ! Une petite pause s'impose.
Assiettes anglaises avec sandwichs et omelettes au menu
Allez zou ! Suite de la promenade à la cathédrale vue uniquement de l'extérieur tout à l'heure.
Visite de la cathédrale
Les touristes sont levés, les femmes en tenue locale aussi
tout comme les cubains fumeurs de Havane
la nef de la cathédrale....
des tableaux dans la cathédrale....
L'intérieur de cette cathédrale ne nous a pas emballés plus que ça mais il faut absolument monter au clocher. Ce serait dommage de vous en priver car, d'une part cela ne vous coûtera que 1 CUC par personne, d'autre part arrivés en haut vous aurez une superbe vue à 360° sur la vieille Havane.
Pour accéder tout en haut il faut emprunter une volée d'escaliers en bois qui ne passeraient surement pas les accréditations de sécurité en France : balustrades à moitié disloquées, éclairage inexistant... bref il faut avoir le coeur bien accroché !
la perspective vue d'en haut
par contre arrivés en haut la vue sur la vieille Havane est vraiment grandiose
si l'on oublie la météo
vue sur le port
vue sur la place
On tourne !