Jour 11 - Farniente sur la plage le matin puis
cap vers le Diamant et le mémorial Cap 110 

 Vendredi 25 Mars 

Il est 8 h 30, nous partons pour la plage de l'Anse Figuier.

l'itinéraire jusque Anse Figuier
sur la RN 5, entre Sainte Luce et le Marin, au niveau de la Pointe Figuier,
emprunter la petite route qui descend vers l'anse (suivre les panneaux Ecomusée)

après 20 minutes de route nous arrivons
et nous garons sans difficulté sur un grand parking qui longe la plage

le gros avantage de cette plage est qu'elle offre de nombreuses commodités :
wc, douches, nombreux carbets pour le pique nique et 3 restaurants

le sable est fin et de nombreux palmiers offrent une ombre bienfaisante

bref la plage idéale pour y buller de longues heures et profiter de son eau chaude et translucide

nous laissons les affaires sous notre palmier au risque de nous le faire piquer 
et allons déjeuner au Resto-Grill de la plage "La Cascade"

certes il faut être patient avant d'être servis car il y a beaucoup de monde (il est d'ailleurs conseillé de réserver)
mais l'attente valait la peine et nous avons été satisfaits de notre repas

Nous rejoignons notre palmier et nos affaires (auxquelles nous jetions régulièrement un coup d'oeil depuis notre table ) et prolongeons le plaisir de la plage jusque 16 heures malgré une petite averse et quelques rafales de vent régulières.

Nous avons bien profité et décidons de faire la route du retour en longeant la côte pour jeter un oeil au Rocher du Diamant et au Cap 110.

sur la route, vue sur le Rocher du Diamant à gauche
et le Morne Larcher à droite

le rocher est un vestige de la forte activité volcanique qui a affectué la région
voilà près d'un million d'années
l'île se présente comme un roc basaltique de 175 mètres de haut

Nous faisons halte au bourg du Diamant et jetons un oeil à son charmant petit cimetière en bord de mer.

quelques tombes sont décorées de coquillages

en prenant le temps d'aller à l'arrière du cimetière vous pourrez
admirer cette vue

nous avançons maintenant sur le ponton

vue sur le bourg

et superbe vue sur le Rocher et le Morne Larcher

le rocher doit son nom aux reflets brillants de ses parois à certaines heures de la journée
il est devenu un cliché incontournable des cartes postales et photos souvenirs

le Morne Larcher, ancien volcan au bout de la plage du Diamant,
qui s'avance dans la mer des Caraïbes

il paraît qu'il a la forme de la silhouette d'une femme couchée...
et qu'en regardant bien on pourrait même voir 3 femmes couchées
bon nous on n'a vu qu'un rocher ! 

Nous reprenons la voiture, direction le Mémorial de l'Anse Caffard ou Cap 110.

ne soyez pas surpris, il n'y a pas de parking : il faut se garer le long de la route

cette oeuvre rappelle un terrible naufrage qui s'est déroulé dans la nuit du 8/9 avril 1830

je vous invite à lire l'encart ci-dessous avant de continuer
et si celà ne vous intéresse pas... vous scrollez !

LA SIGNIFICATION DU MEMORIAL DU CAP 110

Cette oeuvre a été commandée par la ville du Diamant et inaugurée le 22 mai 1998, date anniversaire de l'abolition de l'esclavage. Elle rend hommage aux victimes d'un terrible naufrage survenu le 8 avril 1830 dans la baie de Anse Caffard, tragédie liée à la traite négrière et à l'esclavage.

En effet, dans la nuit du 8 au 9 avril 1830, un bateau de traite clandestine transportant un nombre inconnus de captifs africains s'est échoué sur les rochers de l'Anse Caffard, avant d'être totalement détruit.
86 captifs dont 26 hommes et 60 femmes ont été sauvés. Les hommes captifs étaient le plus souvent enchainés par paire à la cheville tandis que les femmes n'étaient pas souvent enchaînées sur le bateau, ce qui explique cette différence dans les chiffres.
Le lendemain, en plus des nombreux débris, 46 cadavres ont été retrouvés sur la côte dont 42 noirs et 4 blancs. Comme aucun homme blanc de l'équipage ne survécut et qu'aucun document précisant le nom du bateau n'a été trouvé sur eux, l'identité du bâtiment reste encore inconnue à ce jour.
Par la forme triangulaire de l'ensemble son concepteur Laurent Valère a voulu désigner le commerce du même nom, rappelant la tragédie de l'arrachement définitif à la terre natale et les conditions effroyables d'un long périple maritime vers l'inconnu, le plus souvent vert une mort très proche.
L'orientation du triangle en direction du Golfe de Guinée (le retour en Guinée évoquant le retour mythique en Afrique après la mort) indique la provenance probable de ce convoi clandestin. 

cette oeuvre monumentale est un ensemble de 15 statues identiques en béton armé pesant chacune 4,5 tonnes 

de 2,50 m de hauteur, 1,50 m de largeur et 6,60 m de profondeur,
chaque statue représente le buste d'un homme légèrement penché

parfaitement alignées les statues forment un triangle à la pointe orientée
vers le Golfe de Guinée, cap 110°, d'où le nom de l'oeuvre
cet alignement resserré des statues évoque l'entassement inhumain dans les câles des bateaux négriers
et le destin commun qui alors les unissait

la couleur blanche du matériau renvoie au deuil (traditionnel en Afrique de l'Ouest)
la légère inclinaison des bustes suggère tout le poids de ce drame
tandis que l'absence de chaînes rappelle que ces victimes ne furent jamais esclaves en ces terres
bien qu'ils n'en furent point libres pour autant

et toujours visible au loin le Rocher du Diamant

Allez hop ! on remonte en voiture... mais pas pour très longtemps !

Nous nous arrêtons quelques centaines de mètres plus loin pour jeter un oeil à la Maison du Bagnard située en contrebas de la route.

Bon en fait pas grand chose à voir... Autrefois peinte en jaune elle est aujourd'hui blanche et cernée de barrières de protection... 
Elle fut appelée ainsi car un ancien bagnard devenu sculpteur y résidat pendant 13 ans jusqu'à sa mort en 1973.

Allez hop ! Quelques minutes secondes plus tard on repart pour à nouveau s'arrêter quelques mètres plus loin à un point de vue aménagé sur le Rocher du Diamant côté pile.

Le Rocher du Diamant a joué un rôle stratégique au début du 19e siècle :  la guerre faisant rage aux Antilles entre la France et l'Angleterre qui tentaient tous deux de s'assurer le contrôle de cet arc insulaire, les britanniques décidèrent d'occuper l'îlot. En janvier 1804, profitant d'un effet de surprise et aidé par des conditions météorologiques favorables, un contre-amiral anglais s'empara du Rocher qu'il s'empressa de fortifier, installant 5 canons à son sommet.
Une garnison de plusieurs dizaines d'hommes fut laissée sur place pour harceler la marine française, les grottes servaient alors de dortoirs et un petit élevage de chèvres, pintades et poules fut installé sur les maigres herbages du lieu pour alimenter les troupes.
Au final, après 17 mois d'occupation, la garnison manquant de nourriture et d'eau (les citernes ayant été fissurées) se rendit aux forces françaises le 2 juin 1805.

le rocher est désormais le refuge de nombreuses espèces d'oiseaux et est
aussi l'habitat des dernières couleuvres couresses (couleuvre endémique à la Martinique)
site protégé il est interdit d'y accoster

Et rebelote, on reprend la route pour l'hôtel.

juste un tout petit arrêt photo pour cette vue sur les Anses d'Arlet

Nous voici enfin rentrés ! 

Demain au programme une rando bien sympa au Piton Crève-Coeur