Jour 4 - Nous suivons la route de la Trace avec, en chemin,
la cascade du Gendarme, le domaine d'Emeraude
et la visite de la rhumerie Depaz

 Vendredi 18 Mars 

prêts pour le petit déjeuner mais
un squatteur est venu nous piquer notre pain

Et maintenant, que faire aujourd'hui ? Peut-être une rando ? Le choix des sentiers aménagés est vaste ici dans le nord. Malheureusement cela ne sera pas encore possible ce jour car il a plu dans la nuit et la plupart des sentiers sont difficilement praticables après de fortes pluies...

Nous décidons de suivre la Route de la Trace et de nous arrêter à différents endroits, au gré de nos envies.

QU'EST CE QUE LA ROUTE DE LA TRACE ?

la RN 3, surnommée Route de la Trace, est longue d'une trentaine de kilomètres
et relie Fort de France à Morne Rouge
en voici le tracé avec retour possible par la côte

La route est considérée comme l'une des plus belles routes de l'île au coeur de la forêt tropicale, avec de très beaux points de vue. D'après un guide elle compterait 270 virages !

Elle fut créée au 18e siècle par les Jésuites pour pouvoir circuler autour des montagnes du Carbet et contourner les Pitons du Carbet. Elle a ensuite été rallongée jusqu'au mont Pelé.

La route ne fait que 30 kilomètres mais il vous faudra un certain temps, voire un temps certain si vous prenez le temps de découvrir les différents sites. Il est préférable de la débuter à Morne-Rouge : le domaine d'Emeraude fermant à 16 heures vous risqueriez de ne pas avoir le temps d'en profiter si vous partez de Fort de France.

LES DIFFERENTS POINTS D'INTERET EN PARTANT DE FORT-DE-FRANCE

• la basilique du Sacré Coeur (vue l'avant-veille) ;
• le jardin de Balata (vu l'avant-veille) ;
• la cascade de la Ravine et la source d'eau chaude d'Absalon : randonnée un peu compliquée et ardue - à éviter après de fortes pluies ;
• randonnée le long de la rivière blanche de l'Alma (non recommandée après des pluies) : voir l'article plus loin 
• la cascade du gendarme : voir l'article plus loin ;
• le domaine d'Emeraude : voir l'article plus loin

Il est maintenant déjà 9 heures... oui, comme vous pouvez le constater, ces vacances avaient un but "détente"... vous n'avez pas l'habitude hein ? 

Il fait déjà 34° et nous voici partis, direction le nord ouest de Fort-de-France pour rejoindre la nationale 3. Bon je passerai rapidement sur le fait qu'à la sortie de la ville Dominique a ABSOLUMENT voulu suivre les indications du GPS, passant outre mes indications.. De ce fait nous avons tourné trop précocément à droite pour au final faire une boucle de 30 minutes en pleine cambrousse et revenir à cette même bifurcation !

Revenus sur la bonne route nous arrivons à la rivière blanche de l'Alma appelée ainsi à cause des galets blancs qui en constellent le lit.

le point de départ de la randonnée n'est pas indiqué sur les cartes mais les voitures arrêtées 
au détour d'un virage vous aideront à le repérer

Une boucle de 850 mètres accessible à tous, d'une durée de 20 à 30 minutes, informe les randonneurs sur la faune et la flore forestières, ainsi que sur le cycle de l'eau et l'importance de cette forêt. Le parcours longe ainsi la rivière blanche, ponctué de carbets pour pique-niquer.

On a voulu tenter la randonnée malgré la pluie diurne mais quand on a vu nos semelles s'enfoncer de plusieurs centimères dans la boue glisssante nous avons rebroussé chemin ! Trop dangereux pour continuer. Dommage, la balade aurait pu être sympa...

Un peu déçus nous remontons en voiture pour rejoindre la cascade du saut du Gendarme.

pour la rejoindre il faut quitter la RN 3 en tournant sur la gauche
et suivre la route quelques minutes

Le parking, qui se situe en bord de route, est très petit et vous aurez beaucoup de difficultés à y trouver une place. Nous avons eu un peu de chance, une place venait juste de se libérer !

il faut d'abord descendre des marches très glissantes puis emprunter un sentier pentu
et ensuite traverser un gué sur des rochers glissants avant d'arriver devant la cascade
déconseillé avec des poussettes !

cette petite cascade doit son nom à la halte que faisaient les gendarmes montant à Saint Pierre
pour y abreuver leurs chevaux

le bassin n'est pas bien grand et on y entre à tour de rôle pour s'y baigner...
pas en ce qui nous concerne, l'eau était bien trop froide à notre goût !

Voilà, on a vu la cascade du saut du Gendarme... Nous ne voyons vraiment pas l'utilité d'y rester plus longtemps et reprenons la route pour le domaine d'Emeraude.

Le domaine d'Emeraude, un parc de 24 hectares dédié à la biodiversité martiniquaise, est une création du Parc Naturel Régional de la Martinique.

On peut y découvrir la forêt tropicale et ses espèces végétales endémiques sur des sentiers aménagés.

près de 4 km de sentiers de promenade accessibles aux grands et aux petits ont été créés
sur 3 parcours de 12, 30 ou 60 minutes
nous optons pour le sentier rouge (1 heure)

le début est facile... nous ne sommes pas encore sur le sentier proprement dit 

et après ça se complique : ça monte, il y a des marches,
ça monte encore...

il fait chaud, moite... ça monte encore...
bref on en a ras la casquette !! et malgré les panneaux explicatifs sur chaque plante la balade devient rébarbative

Alors est-ce parce que nous sommes fatigués de reprendre après 2 ans de "j'ai pas bougé mes fesses" ? Est-ce la chaleur ? Est-ce parce que nous avons déjà vu d'autres belles choses durant nos voyages ? Ou est-ce tout simplement parce que ici à part marcher dans la forêt il n'y a rien de spécial à faire ???? Toujours est-il que nous sommes bien contents de redescendre et de revenir sur le terrain plat.

La visite du Pavillon de l'Exploration par contre nous a beaucoup intéressés : c'est un espace pédagogique fermé de 300 m2 avec des signalétiques et animations pour comprendre les écosystèmes propres à l'île, la formation géologique de la Martinique, sa faune, sa flore et bien d'autres encore. Je ne peux que vous conseiller d'y jeter un oeil.

Il est 12 h 30, on repart, direction la rhumerie Depaz, située à une dizaine de kilomètres.

Mais au vu de l'heure et et des bruits de nos estomacs, on se met à la recherche d'un resto ou tout autre endroit où nous restaurer. Nous nous écartons un peu de l'itinéraire et entrons dans un village, toujours sur la RN 3. Mais nous ne trouvons rien... Nous rebroussons chemin et reprenons la route pour la distillerie en espérant trouver quelque chose sur la route.

Voyant un panneau indiquant "auberge de la montagne Pelée" nous virons à droite et suivons la route... sur de nombreux kilomètres... route qui monte en altitude sur les flancs du mont Pelé.

le restaurant

tout autour se trouvent quelques bungalows
l'établissement est un point de départ idéal pour ceux qui veulent faire l'ascension du volcan
nous sommes pratiquement dans les nuages et la température a bien baissé

l'intérieur du restaurant est vaste mais de petits travaux de rénovation seraient les bienvenus...
on voit vite qu'on est dans un restaurant "d'étape"

On s'assoit et on patiente... enfin quelqu'un vient prendre la commande... Bon ce n'est pas parce qu'on est dans un resto d'étape qu'il faut attendre presque une heure avant d'être servis ! On a la dalle nous ! Et en plus c'est pas comme s'il y avait du monde !!!

voici enfin mon pavé de saumon sauce au miel qui était bon

et le colombo de cabri de Dom qui n'a pas aimé
perso j'ai goûté, j'ai bien aimé

Bon, entre l'attente interminable avant d'être servis et la note assez salée (38,50 € le tout avec 2 bières), ce repas ne restera pas longtemps dans nos mémoires. On va dire qu'on a mangé et c'est l'essentiel pour repartir.

On reprend la voiture, il ne fait plus que 22° : nous sommes encore davantage dans les nuages et il pleut même un peu. En route pour la rhumerie Depaz.

la rhumerie Depaz

La rhumerie Depaz est une rhumerie "fumante". Cela signifie qu'elle est encore en activité et distille encore. Sur l'île vous pourrez visiter beaucoup d'autres rhumeries "fumantes" et d'autres "non fumantes" (qui ne fonctionnent plus). Nous avons décidé de visiter celle-ci car les avis étaient bons et la visite était gratuite.

la visite libre s'effectue en suivant un parcours fléché
avec des signalétiques bien explicatives

on commence la visite
nous ne pouvons pas entrer dans les bâtiments, l'usine est en pleine production

AVANT LE RHUM ETAIT LA CANNE A SUCRE...

Le mois de février marque le début de la récolte de la canne à sucre en Martinique. 

La canne à sucre est ensuite déchargée et le taux de sucre est contrôlé : plus la canne est riche en sucre plus on pourra faire du rhum agricole de qualité.

Les cannes sont ensuite broyées. Pendant ce broyage la canne est aspergée d'eau pour une meilleure extraction du jus de canne. Le jus (le Vesou) extrait est ensuite filtré puis acheminé vers les cuves de fermentation.

La fermentation : le vesou va fermenter dans ces cuves grâce à l'addition de levures. A ce stade le liquide est imbuvable .

3e étape : la distillation. En chauffant le liquide fermenté on sépare l'eau de l'alcool et des composants aromatiques qu'il contient. Le rhum ainsi obtenu présente généralement un degré d'alcool tournant autour de 70°. Avant la vente il devra être coupé à l'eau pour le faire revenir aux alentours de 40°.
Pour info : une cuve de 30 000 litres de jus donnera, après distillation, seulement 2 200 litres de rhum à 55 % volume.
Mais attention ! alors que certains rhums connaîtront cette étape directement après la distillation, d'autres passeront d'abord par une phase de vieillissement de plusieurs années, histoire de jouer avec la patience des plus gourmands !

les "déchets" de la canne à sucre ne sont pas perdus pour tout le monde

dans le fond le château dont la visite est possible mais payante (5 €)
au vu des avis mitigés nous n'avons pas jugé utile d'y aller

l'ancienne roue à aube

Cette roue, alimentée par une eau sous pression arrivant jusqu'ici par un petit canal en provenance du barrage que fit édifier Victor Depaz en 1920 sur la Roxelane, fournit pendant longtemps l'énergie nécessaire à la distillerie, avant d'être remplacée dans cet usage par des machines à vapeur.

La distillerie Depaz est l'une des rares à avoir conservé intact son réseau d'alimentation hydraulique et continue encore aujourd'hui à puiser une partie de son énergie dans la rivière Roxelane (celle-la même vue à Saint-Pierre). Cette rivière qui dévale les pentes du Mont Pelé a une eau réputée pour sa pureté, depuis toujours l'un des ingrédients essentiels des rhums produits ici.

Un petit musée clôt la visite. Y est exposée une jolie collection de vieilles machines de cuivre et de laiton utilisées auparavant à l'usine.

une photo vaut mieux que des blablas

l'ancienne cloche de l'habitation Depaz
retrouvée dans les cendres après l'éruption du Mont Pelé

une nouvelle cloche

ici le chai de vieillissement

Ici le rhum est stocké pendant une période minimum de 3 ans dans des fûts de bois de chêne afin d'obtenir ce que l'on appelle du rhum vieux. Tout en perdant par évaporation une partie importante de son volume, la célèbre "part des anges", le rhum vieux a la propriété de s'affiner avec le temps. Durant cette période il acquiert une couleur miel à acajou foncé et un goût boisé. Généralement, lorsque ces rhums sont commercialisés, les distilleries précisent leurs âges avec différentes appellations :

• rhum vieux : pour 3 années minimum de vieillissement,
• VSOP (very special old pale) : pour 4 années minimum de vieillissement,
• XO (extra old) : pour 6 années minimum de vieillissement,
• hors d'âge : pour 10 années minimum de vieillissement,
• Millésime : en précisant l'année où le rhum a été mis en fût.

une seconde sorte de rhum, le rhum blanc,
est lui stocké dans des cuves en inox 

Le rhum blanc ou rhum jeune est le premier alcool obtenu à l'issue de la distillation. Il doit être absolument translucide et doit satisfaire à une période de maturation minimum de deux mois. C'est à l'issue de cette période que son titre alcoolémique volumique et réduit par ajout d'eau fraîche de la montagne jusqu'à une valeur comprise entre 40° et 62° afin d'être commercialisé. C'est uniquement dans ce cas que la mention "blanc" peut compléter le nom de l'indication géographique. Le rhum blanc sert également dans la préparation des punchs à base de fruits 100 % naturels et des liqueurs vendus ici chez Depaz.

la visite se termine doucement...

et se conclut par le passage en boutique
il était possible de déguster avant de choisir le rhum qui nous plaisait le plus
pas plus de 1 petit godet par personne
ouahhhh, ça arrache du rhum pur !!!!!

Après avoir fait quelques emplettes nous repartons, direction notre hôtel et nous dînons à nouveau au resto du bord de plage.

Demain au programme : farniente sur le sable