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Jour 10 - Visite de la savane des esclaves

flèche à garder Jeudi 24 Mars flèche à garder

Ce matin rien ne presse. C'est tranquillement que nous nous levons et nous préparons pour le petit déjeuner pour ensuite aller visiter la Savane des Esclaves située à un petit quart d'heure en voiture de l'hôtel.

itinéraire

 
 

Visite de la Savane des Esclaves (entrée : 12 euros/personne)

nous arrivons

savane esclaves

savane des esclaves

La savane des esclaves est un site culturel et touristique reconstitué créé en 2004 par Gilbert Larose, passionné d'histoire. 400 ans d'histoire de la Martinique sont à découvrir dans ce parc de 3 hectares avec la mise en avant du patrimoine, de la culture, des traditions, de l'histoire de l'esclavage et du mode de vie d'antan dans les cases traditionnelles. Cette "reconstitution" illustre le mode de vie des esclaves et des habitants des campagnes après l'abolition de l'esclavage en 1960. Et oui, l'histoire de la Martinique ne peut pas être abordée sans évoquer la question de l'esclavage et de la traite des noirs. D'ailleurs si l'histoire de la Martinique et de l'esclavage vous intéresse je vous invite à développer la ligne ci-dessous.

Jugée comme l'une des îles les plus importantes des Antilles francaises, la Martinique est un département d'Outre-Mer qui a à son actif un passé chargé d'histoire, histoire caractérisée essentiellement par l'esclavage qui prédomine dans les faits marquants de l'île. Retrouvez dans les lignes suivantes une chronologie datée de l'histoire de l'esclavage en Martinique.

1499 : LA MARTINIQUE AVANT L'ESCLAVAGE
Découverte par Alonso de Ojeda, explorateur et conquistador espagnol en 1499, la Martinique doit cependant son nom à Christophe Colomb qui l'a connue lors de son quatrième voyage vers les Indes. 
L'île a fait l'objet de nombreuses convoitises pendant des siècles entre français, hollandais, britanniques et espagnols. Les Ibériques l'ont délaissée très tôt au profit des français, des hollandais et des anglais. Ces derniers y feront des voyages pour commercer avec les Améridiens, populations principales et originelles de la Martinique.

1635 : LE PREMIER DEBARQUEMENT FRANCAIS
Il faut attendre le 1er septembre 1635 pour que la Martinique subisse le premier débarquement des colons français. Cette installation s'est faite au compte de la couronne de la France et de la Compagnie des îles d'Amérique. Elle créera cependant de nombreuses guerres de territoires avec les hollandais ainsi qu'avec les autochtones. En 1657 ordre sera donné aux français de mobiliser toutes leurs troupes pour chasser les Améridiens du territoire martiniquais. Cette conquête se soldera par une victoire et installera la première vague de colons français.

1635 à 1645 : DEBUT DES ARRIVEES DE "NON" INDIGENES
La Compagnie des Iles d'Amérique autorise l'importation d'engagés de travailleurs normands ou bretons pour la plupart qui s'engagent à travailler 36 mois pour rembourser leur voyage et qui demandaient à leur tour au bout de 36 mois une concession pour cultiver du tabac.
Des colons juifs expulsés du Brésil par les Portugais passent en Martinique où ils apportent les secrets de fabrication du sucre. Les premières sucreries sont montées, les capitaux étant fournis par les marchands des différents ports de France et de la région parisienne. On se rend rapidement compte que la main d'oeuvre engagée est insuffisante pour permettre le développement de la production sucrière et les négociants et capitaines de navires poussent donc à l'utilisation d'esclaves.

1674 : RATTACHEMENT DE LA MARTINIQUE A LA COURONNE DE FRANCE
Sous Louis XIV la Martinique est rattachée à la couronne de France. A partir de cette époque la traite des noirs d'Afrique commence à s'organiser et à se développer. Le "Code Noir" de Colbert met en application ce qui, selon lui, devrait être les "bonnes règles et usages de l'esclavage"... A partir de 1694, avec les premières techniques de distillation du jus de canne s'ouvre l'ère de la fabrication du rhum.

1759 : PRISE DE LA MARTINIQUE PAR LES ANGLAIS
L'île est rendue aux français en 1763. Alors qu'en France la révolution gronde en Martinique s'opposent les clans royalistes et républicains.
En 1791 le comte de Béhague parvient à reconquérir l'île et à hisser le drapeau à fleur de lys sur le seul territoire royaliste de la toute nouvelle république de France. Ces événéments ont pour effet d'attiser les rivalités entre les békés blancs (blanc créole descendant des premiers colons) et les mulâtres (personnes dont la mère est noire et le père blanc, ou inversement) alliés aux noirs affranchis qui réclament une égalité de droits avec les blancs.

DE FEVRIER 1794 à 1802 : ESCLAVAGE ? PAS ESCLAVAGE ?
Le 4 février 1794 la Convention déclavage des nègres aboli dans toutes les colonies. Ainsi tous les hommes, sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens français et jouiront de tous les droits assurés par la Constitution.
Mais le 20 mai 1802 Napoléon Bonaparte arrive pour mettre son grain de sel et introduit le rétabissement de l'esclavage dans colonies françaises, dont la Martinique.

1830 : DES LIBERTES CONCEDEES DIFFICILEMENT
La crise économique et les continuelles révoltes affaiblissent la cause des négriers. Ainsi le 2 novembre 1830 on assiste au premier affranchissement moral des esclaves. Ceci leur permet de faire valoir leurs droits de citoyens. Toutefois l'égalité complète n'est pas encore atteinte.

1832 : QUELQUES PAS VERS L'ABOLITION
La fin de l’esclavage définitif n’est pas encore prononcée. Tout de même, dès l’année 1832 plusieurs lois viendront bouleverser l’ordre préétabli. De cette manière, tous les noirs retrouvés à bord d’un navire négrier sont déclarés libres. En 1833, la charte coloniale est instituée et publiée. En avril 1833, la France supprime les peines de mutilation et de marquage des esclaves. On comptait à cette période en Martinique, 78 000 esclaves pour 37 955 de gens libres.

..... 1848 : LA CHUTE DE LA MONARCHIE
Le 24 février 1848 la révolution met fin à la monarchie de juillet. Le gouvernement provisoire mis en place déclare : "nulle terre ne peut plus porter des esclaves". Le 27 avril le décret d'abolition définitive de l'esclavage est signé et appliqué sur proposition de Victor Schoelcher.

LE SOULEVEMENT DES ESCLAVES
Dans un contexte tendu, les esclaves exigent une émancipation immédiate. Des émeutes se déclenchent un peu partout sur le sol martiniquais. La bataille est rude entre les insurgés et les autorités. Plus de 2000 esclaves se livrent au combat. La lutte armée des esclaves de Saint Pierre précipite la proclamation de l’émancipation onze jours avant l’arrivée du décret.
Le 23 mai 1848, le gouverneur de l’île procède à l’abandon des poursuites contre les insurgés. Les colons seront indemnisés pour la perte de leur main-d’œuvre gratuite. Quant aux esclaves, ils ne jouissent pas des mêmes largesses, mais se sont libérés de leurs chaines de l’oppresseur.

LA MARTINIQUE APRES L'ESCLAVAGE
Tous les 22 mai, les Martiniquais commémorent cette date particulière en souvenir de la révolte de leurs ancêtres, mais aussi de la fin de l’esclavage. En mai 2001 sous l’impulsion de Christiane Taubira, la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité est établie. Si l’esclavage est bel et bien fini, ces exactions hantent les mémoires des descendants d’esclaves. La quête identitaire est une réalité partagée par de nombreux Martiniquais et Antillais. La commémoration de l’esclavage aura pour double effet de ressasser le passé pour avancer pour certains ou de tirer un trait sur l’histoire pour d’autres. Mais, force est de constater que cette forme de dépendance vieille de plusieurs siècles est toujours aussi vive dans les cœurs des Noirs aujourd’hui et peut-être pour l’éternité.

Il est conseillé de commencer la visite par le petit bâtiment situé à gauche de l'entrée. Là vous pourrez voir un petit film explicatif de quelques minutes qui retrace l'histoire de la Martinique.

savane des esclaves

Après avoir visité ce "petit musée" notre visite se fait en autonomie, à notre rythme, aidés d'un plan fourni (gratuit) et de nombreux panneaux explicatifs.

la statue de l'esclave Romain avec son tambour

savane des esclaves

c'est par lui que les émeutes ont éclaté à Saint Pierre le 22 Mai 1848
pour au final obtenir le décrêt d'abolition de l'esclavage en Martinique avant que le décrêt officiel n'arrive par bateau

savane esclaves

L'économie de la Martinique s'est construite autour de la production agricole. Intimement liée à la sombre période de l'esclavage, c'est encore actuellement le secteur d'activité le plus développé sur l'île. 

les cases consacrées à la production agricole

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on avance...

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direction la rue Case-nègres,
ou plutôt une reconstitution

savane des esclaves

La rue Case-Nègres était le nom donné à l'emplacement des cases d'esclaves qui travaillaient dans les champs. Elles étaient situées loin de la maison du maître et des ateliers, de préférence sous le vent pour ne pas avoir les odeurs et le bruit. Les esclaves logaient dans des cases en bois faites de torchis et couvertes d'un toit en paille de cannes.

les cases étaient alignées pour mieux surveiller les esclaves et faire régner la discipline

savane esclaves

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les différentes cases montrent des scènes de vie, de travail de repas, de repos
ou de punition des esclaves

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les esclaves logeaient à 2 ou 3 par case
quelques couis et calebasses servent de plats, il n'y a pas d'objet personnel

savane esclaves

savane esclaves

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dans certaines cases sont exposés des instruments de torture

savane esclaves

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Nous n'avons fait que passer dans le jardin créole puis dans le jardin médicinal un peu plus bas.

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nous nous dirigeons vers le village Kalinago en contrebas

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Ce village a été reconstitué par Gilbert Larose pour rappeler les précédents habitants, les Kalinagos.

Le peuple Kalinago veut dire "homme fort" mais, lorsque les européens abordent les îles, ils les appellent "cannibales" ou "caraïbes". Ce peuple est arrivé du Vénézuela ou de Guyane vers le 13e siècle mais les îles sont déjà occupées par un autre peuple venu lui aussi du Vénézuela, les Arawaks. Des guerres éclatent entre les 2 peuples, les hommes Arawaks sont massacrés, certains quittent les petites Antilles pour les Grandes Antilles.

Lorsque les européens conquérants arrivent, ils saccagent leurs terres et se les s’attribuent pour faire pousser tabac et autres cultures plus négociables. Ils sont repoussés vers des terres incultes, certains rejoignent les iles voisines. Des massacres commencent sur l’ile de Grenade,  les kalinagos ne plient pas ils préfèrent se jeter du haut d’une falaise d’où le nom de « Sauteurs ».

les très nombreux panneaux explicatifs expliquent la vie chez les Kalinagos
et des scènes de vie sont reproduites

savane esclaves


savane esclaves

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savane esclaves savane esclaves


savane esclaves

Voilà, notre visite se termine ici, après 3 h 30. Nous avons beaucoup aimé le site pour ses "reproductions" à l'ancienne du cadre de vie et de travail des esclaves. Les nombreux panneaux explicatifs qui ponctuent les allées sont très bien faits et très intéressants.

En sortant nous décidons d'aller faire un tour au VILLAGE DE LA POTERIE qui se trouve sur la route du retour à l'hôtel.

Ce village fut une ancienne habitation jésuite puis sucrerie au 17e siècle avant de se spécialiser progressivement dans la poterie au cours du 18e siècle avec la production de briques, tuiles et divers objets en terre cuite. L'activité de la poterie se développe et se modernise au fil des années et maintenant le site est à la fois un site touristique ouvert à la visite du public. On y trouve une usine de fabrication de briques et tuiles mais aussi un village comprenant des ateliers de potiers, des boutiques de décoration et d'artisanat divers et même quelques restaurants. 
En lisant tout ça et en consultant les avis sur le net on ne pouvait qu'être charmés par la visite mais quelle déception !!!! D'abord la majorité des boutiques et ateliers étaient fermées et pour le reste les souvenirs étaient d'origine plus ou moins martiniquaise... On en fait rapidement le tour et on repart.

le plus charmant était la route qui y mène

savane esclaves

route de terre rouge qui rappelle la fabrication des briques,
activité initiale du site

village poterie

Allez, on rentre à l'hôtel et après avoir déjeuné au Barracuda (oui, encore), on passe une après-midi tranquille au bord de la piscine.

Demain au programme un peu de plage et un coup d'oeil au Rocher du Diamant flèche à garder

 

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