Nous partons de bon matin avec Sarom, le driver et une autre touriste que nous allons chercher à son hôtel. Nous roulons pendant quelques kilomètres sur des routes goudronnées puis nous empruntons des petits chemins de terre et traversons des villages pour nous arrêter au wat Samrong Knong.
1er arrêt au wat Samrong Knong
ce wat, qui est un mémorial du génocide khmer rouge,
est entouré de nombreux stupas
Ces stupas sont des tombes. Auparavant chaque défunt possédait son stupa personnel mais la vie étant maintenant très chère, un stupa peut accueillir plusieurs défunts.
Sarom nous explique qu'ici au Cambodge les morts ne sont pas enterrés immédiatement après le décès. Une première cérémonie consiste d'abord en la crémation du corps devant une assemblée constituée par la famille et les proches. Ensuite les membres de la famille font "un tri" dans les cendres et ne récupèrent que les os (enfin ce qui en reste) et ce sont ces os qui sont placés dans les stupas.
Actuellement au Cambodge certaines familles n'ont pas les moyens de se payer le luxe d'un stupa. Elles enterrent donc les os dans leur propriété et érigent un petit monument en souvenir à cet endroit.
nous continuons la visite avec le mémorial des atrocités
perpétrées par les khmers rouges entre 1975 et 1979
des centaines de crânes sont exposés derrière une vitre...
pas glop mais indispensable pour comprendre l'ampleur du génocide...
et ne pas oublier
tout autour sont gravées des scènes de torture commises pendant le conflit
L'ambiance est bizarre, pesante... personne ne parle, on imagine les horreurs vécues par ce peuple. Et pourtant tout autour de nous la vie a repris ses droits, calme et sereine, comme si tout celà n'avait jamais existé. C'est assez perturbant.
Nous continuons la visite tout en écoutant les explications de Sarom qui nous pose une colle : pourquoi la toge des moines est-elle jaune ? Parce que autrefois cette couleur était obtenue grâce au safran que l'on trouvait en abondance dans la campagne, donc pas cher. Maintenant le safran n'est plus utilisé mais la couleur jaune est restée. Et pourquoi y'a-t-il plusieurs nuances de jaune ? Tout simplement parce que les moines aiment changer de tenue !
un dortoir de jeunes
Tout en nous menant vers la sortie Sarom nous explique qu'ici les femmes veuves se rasent la tête au décès de leur époux. Quand leurs cheveux ont bien repoussé (compter environ une année), elles sont de nouveau disponibles pour une autre liaison... Ceci ne s'applique pas pour les femmes âgées qui elles se raseront la tête tout le reste de leur vie.
Les jeunes filles se raseront elles aussi la tête vers l'âge de 12 ans, au moment de leur puberté.
Nous quittons le wat pour repartir en tuktuk, tout en longeant une rivière.
Tout le long de la rivière... à la découverte de l'artisanat local
petit arrêt au bord du chemin pour assister à la fabrication du Kraalan
Les Kraalang sont des espèces de gâteaux mis dans des tiges de bambou. Ce gâteau est un mélange de riz gluant, sucre, lait de coco, haricots noirs et un peu de sel que l'on fait mariner 2-3 heures avant de le mettre à nouveau cuire dans un tronçon de bambou fermé par une feuille de banane, sur un feu alimenté par les parties non utilisées des ingrédients (coque de la noix de coco, morceaux de bambou, feuille de bananier...).
Nous en achetons mais nous nous les gardons pour notre goûter.
second arrêt au bord de la rivière
Sarom nous fait goûter aux feuilles de betel mâchonnées à longueur de journée par les cambodgiens (surtout les personnes âgées) pour lutter contre la mauvaise haleine et les caries Nous n'avons pas du tout, mais alors pas du tout aimé ! Pour lutter contre les caries je préfère largement mon dentifrice fluroé triple action !
Sarom en profite pour nous tirer le portrait
Nous repartons pour visiter maintenant une conserverie de poissons.
Dans les odeurs d'une conserverie de poissons...
les poissons sont d'abord mis à sécher à même le sol
Et nous entrons dans la conserverie elle-même... Alors là on s'en prend plein les narines ! Une odeur nauséabonde règle sous ses tôles qui emmagasinent la chaleur. Comme dira Sarom à plusieurs reprises : "Tout est bon dans le poisson".
Tous les morceaux seront utilisés, rien ne se perd. La tête sera utilisée pour la fabrication de la sauce nuoc man et des nems, les arêtes serviront à la fabrication des cubes de poissons utilisés par exemple pour la recette de l'amok, le gras sera revendu aux industrie de cosmétologie genre Yves Rocher et là y'a Sarom qui rigole bien de nos mines déconfites.
ici des bidons remplis de poissons fermés hermétiquement
afin d'accélérer la fermentation
la grosse pierre sur le dessus empêche les gaz de s'échapper
est-il utile de préciser que ces bidons sont des bidons de récupération
qui ont peut-être contenu des produits toxiques dans le passé ?
attention, les images qui suivent peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes !