Jour 6 - Cordoue
Jour 6 - Balade dans le quartier juif,
visite de la Mezquita et, pour terminer la journée, spectacle des écuries royales
Bon, après le passage de la procession et de la fanfare, nous avons pu nous endormir tranquillement !
Ici, pas de petit-déjeuner proposé. Mon cher et tendre se dévoue pour aller chercher quelques viennoiseries à la boulangerie juste en bas et on se prépare un Nescafé trouvé dans l'armoire de cuisine.
Je lance une lessive programme rapide, nous nous douchons, et hop nous voilà partis en vadrouille !
Cordoue nous voilà !
Les ruelles sont encore calmes, la vie locale reprend doucement, les touristes ne sont pas encore levés, on marche tranquillement en suivant l'itinéraire "pédestre" que j'avais préparé et on arrive Plaza del Potro.
La plaza et la posada del Poltro
à l'extrémité de cette petite place rectangulaire
une fontaine de style Renaissance (1577)
la fontaine est surmontée de la statue d'un poulain
à l'autre extrémité de la place
un monument dédié au triomphe de l'Archange Gabriel
sur cette place la célébère Posada del Potro
l'entrée et la visite sont gratuites, on ne va pas s'en priver !
Le site date de l'époque médiévale (14e et 15e siècles) et représente l'archétype des logements populaires appelés familièrement "poulaillers" : les appartements entouraient une cour commune où se trouvait un puits.
le site a servi d'auberge jusqu'en 1972
il s'agit de l'un des lieux préférés de Cervantes, tant dans sa vie que dans son oeuvre
puisque, en plus d'y loger, l'auberge a servi de théâtre pour situer l'action de quelques unes de ses oeuvres
au 1er étage le Centre Flamenco Fosforito
un voyage dans le temps permet de découvrir la naissance et l'évolution du flamenco
une petite salle est consacrée à l'histoire de l'auberge au fil du temps
La visite des lieux est très intéressante et mérite bien un petit détour. Nous sortons et nous dirigeons maintenant de l'autre côté de la place, vers le Musée des Beaux Arts.
ce n'est pas tant le musée en lui-même qui nous intéresse (entrée payante)
mais plutôt son joli patio
après 10 minutes de marche nous longeons les murs aveugles et crénelés de la Mezquita
on retrouve ici l'art musulman
l'ancien minaret (937), transformé en clocher
nous prenons la ruelle juste en face de cette "chapelle"...
La calleja de las flores ou ruelle des fleurs
pour trouver sur la droite la célèbre Calleja de las Flores (ruelle des fleurs)
cette ruelle, mentionnée dans tous les guides, est un incontournable de Cordoue...
oui bon ça vaut pas 3 pattes à un canard non plus !
en plus il vous faudra patienter de longues minutes
avant de tirer une photo sans autre touriste !
au bout de l'impasse une petite place
Nous nous trouvons dans la Juderia, quartier juif et coeur de la ville de Cordoue. Ce quartier est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO et regroupe la majorité des monuments historiques à visiter (y compris la mosquée cathédrale et l'Alcazar).
on déambule dans des ruelles typiques andalouses
Le zuko mercado de artesania
nous arrivons au souk municipal ou ZUKO mercado de Artesania
Situé entre la mosquée cathédrale et la porte d'Almodavar, à côté de la Plaza de Maimonides, l'endroit est connu comme le marché artisanal de la ville où plusieurs artisans y ont leur atelier.
C'est l'endroit idéal pour trouver des produits locaux et pour assister au travail des artisans : céramique, cuir, maroquinerie. Pour l'anecdote, le mot "cordonnier" vient de la profession exercée ici : éthymologiquement le "cuir de Cordoue".
à l'arrière du site la représentation d'un taureau
plus loin, la place de Tiberiades et la statue de Rabbi Moshé Ben Maimon
médecin et philosophe cordouan du 12e siècle, il a été contraint de fuir au Maroc après la chute du califat...
Nous voulions ensuite visiter la synagogue mais, manque de bol, elle était fermée temporairement depuis..... décembre. Nous sommes en juin, le temporaire dure un certain temps en Espagne !
nous arrivons Porte d'Almodovar
nous franchissons la porte et longeons les murailles et remparts de la ville
le quartier San Basilio, réputé pour ses nombreux patios fleuris
LES PATIOS FLEURIS DE CORDOUE
En raison du climat sec et chaud de Cordoue l’été et des mois d’hiver très froids avec des gelées la nuit,
les habitants de la ville, d’abord les romains et plus tard les musulmans, ont adapté la typologie de la maison populaire aux besoins,
en centrant la maison autour d’un patio.
Ces cours étaient des espaces intérieurs où les familles se rassemblaient pour échapper à la chaleur de l’été.
Les Romains utilisaient aussi le patio pour recueillir l’eau de pluie d’où la présence de puits.
Les musulmans eux ont réajusté ce schéma en entrant dans la maison par la rue à travers un couloir et en plaçant des fontaines,
jeux d’eau et une végétation abondante pour augmenter le sentiment de fraîcheur.
Les patios fleuris du quartier San Basilio
Le quartier San Basilio situé entre l'Alcazar et la paroisse San Basilio est le plus caractéristique de la présence de patios. On trouve d'autres patios dans les quartiers Santa Marina, San Lorenzo et la Magdalena, le plus beau (paraît-il parce que nous n'irons pas) se trouvant dans le Palacio de Viana qui offre 12 cours différentes.
Arrivés dans le quartier on s'aperçoit que le coin est très fréquenté par les groupes de touristes et, comme nous sommes aussi des touristes, on suit un groupe qui entre à l'intérieur d'un patio... Mais on se fait arrêter par un gars qui nous demande notre ticket d'entrée. Assez surpris nous lui disons que nous n'avons pas de ticket et que, comme "on a vu de la lumière, on est entrés !" .
Le gars nous explique que, pour faire la visite guidée des patios, il faut acheter un billet un peu plus loin... Nous y allons et renonçons : 5 € le billet par personne pour la visite de 5 patios, faut pas exagérer ! On se balade alors dans le quartier et, comme on s'y attendait, quelques particuliers laissent leurs patios ouverts au public ceci gratuitement ou contre une petite donation pour l'entretien des fleurs.
nous pouvons ainsi visiter quand même quelques jolis patios
|
|
En visitant le quartier nous nous sommes aperçus que les groupes de touristes qui avaient payé leur tour guidé visitaient également les patios gratuits et ça nous a bien fait rire ! Certes on a peut-être raté quelques beaux endroits mais bon, un patio ça va, trop de patios tuent les patios !
un patio gratuit avec des touristes qui ont payé !
les anciens habitants profitaient du puits commun pour y faire leur lessive
tout en nous éloignant du quartier nous tombons sur ce restaurant
l'heure du repas n'étant pas loin nous nous approchons pour consulter la carte.....
quelle bonne idée nous avons eu là car l'intérieur du restaurant nous offre un dernier magnifique patio fleuri
Merci pour le patio mais bon, vu les tarifs des menus, on préfère partir !
on a VRAIMENT faim, on cherche un endroit où manger...
il y a bien quelques restaurants dans le coin mais tout est encore fermé et n'ouvre que dans 1 heure
Par chance on trouve une petite supérette de quartier et on décide de s'acheter quelques bananes pour se caler l'estomac en attendant de trouver mieux.
Il est à peine midi, direction maintenant la Mezquita que nous avons prévu de visiter. Tout en marchant et sans le faire exprès nous passons devant les Ecuries Royales.
Les écuries royales
nous en profitons pour jeter un oeil aux anciennes écuries (gratuit)
de nombreuses stalles alignées le long des murs
vous pourrez voir de nombreuses anciennes calèches et voitures à cheval
Les écuries royales constituent également le siège d'un spectacle équestre qui se déroule chaque soir à 21 heures. Après de longues minutes de réflexion (mais pas trop quand même car la billeterie ferme à 13 heures) nous décidons d'acheter des billets pour le spectacle de ce soir : 15 €/personne avec place numérotée choisie sur plan.
Ces billets sont notre sésame pour assister à l'entraînement des chevaux avant le spectacle. Il est important ici de souligner que PAS DE BRAS, PAS DE CHOCOLAT PAS DE BILLET POUR LE SPECTACLE, PAS D'ACCES AUTORISE POUR L'ENTRAINEMENT DES CHEVAUX !
les chevaux attendent d'être brossés et peignés
roooooo, j'aime bien les gros calins !
la piste d'entraînement
en arrière-plan une tour de l'Alcazar où nous étions hier
une vue de face...
et une vue de dos !
Alors pourquoi la présence de ces écuries royales ici à Cordoue ? Il faut savoir que, pendant des siècles, le cheval espagnol était décrit comme le résultat de l'évolution naturelle de l'espèce, adapté à l'environnement géographique andalou.
Au moyen-âge, pendant une période sans guerre donc assez calme, la noblesse s'ennuyait, avec pour seuls passe-temps (les pauvres...) fêtes et spectacles. Les médecins de l'époque, qui pensaient que les "activités" pratiquées lors des guerres faisaient partie de la nature de la noblesse et qu'ils risquaient de tomber malades s'ils abandonnaient entièrement ces activités, leur recommandèrent ainsi de faire du sport.
Par conséquent de nombreux jeux et tournois équestres furent créés comme exercices, ce qui favorisa le développement de l'équitation en général.
Le roi Philippe II contribua à l'épanouissement de ces nouvelles activités équestres en créant des manèges où la couronne et la noblesse pouvaient s'y "amuser". Les chevaux qui existaient à cette époque étaient trop lourds et choisis uniquement pour servir comme moyen de transport sans aucun but esthétique. Le roi décida de "créer" un cheval capable d'exécuter des exercices de dressage avec élégance.
Ainsi est donc né le pur sang espagnol, symbole de l'Empire.
Nous quittons les écuries royales et nous dirigeons vers la Mezquita.
Visite de la Mezquita, joyau de Cordoue
les murs de la Mezquita
plan général
Pour accéder à l'intérieur, passage obligé par la Cour des Orangers où se trouve la billeterie. Nous achetons nos billets par carte bancaire directement sur place : entrée 10 €/personne, sans audioguide mais plan explicatif en français fourni.
la cour des orangers
accolé au mur d'enceinte de la cour des orangers,
le minaret
Un premier minaret haut de 47 mètres fut construit sous le règne de Hichan 1er (788-796). Une coupole en ornait le sommet avec, au-dessus, 2 sphères de métal. L'une était en or et représentait le soleil, l'autre en argent représentant la lune. Ces 2 sphères symbolisaient le système cosmologique islamique selon le Coran.
Le minaret a ensuite été transformé en clocher de 1593 à 1664 et surmonté par une statue de San Rafael, patron de la ville.
Alors je vous vois déjà froncer les sourcils en vous demandant pourquoi je parle d'un minaret puis d'un clocher. C'est une mosquée ou une cathédrale ? Et bien ce sont les 2 ! Oui oui vous avez bien lu ! Je vais vous expliquer tout ça brièvement en essayant de faire au plus simple et de pas trop vous embrouiller. Je laisse le soin aux personnes qui sont vraiment intéressées par l'histoire de l'édifice d'aller consulter les nombreux articles présents sur le net.
LA MEZQUITA ou MOSQUEE CATHEDRALE DE CORDOUE
Le nom ecclésiastique officiel est "Cathédrale Notre Dame de l'Assomption".
Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1984 elle représente un monument majeur de l'architecture islamique.
Elle couvre une superficie de 23 400 m² sur un quadrilatère de 174 mètres sur 137.
C'est un ancien temple romain qui devint église, puis mosquée (qui pouvait accueillir jusqu'à 35 000 fidèles)
et dans laquelle fut ensuite érigée une cathédrale, selon le "calendrier des travaux" ci-dessous :
A L'ORIGINE |
|
30 ANS APRES
|
Y'a un roi nommé Abd Al-Rhaman qui arrive et qui ordonne la destruction de la partie chrétienne du bâtiment pour s'en faire uniquement une mosquée. Sympa quand même il permet temporairement aux chrétiens de construire à nouveau des églises... |
1 AN PLUS TARD (785) |
|
DU 9e AU 10e SIECLES |
La mosquée fut ensuite agrandie 3 fois de suite par les successeurs de Abd Al-Rhaman |
EN 1236 |
Le roi Ferdinand III de Castille reprend Cordoue aux musulmans. Les castillans en font à nouveau une église comme à l’origine, puis une cathédrale. |
EN 1523 |
Les chanoines du chapitre décident de doter leur cité d’un édifice beaucoup plus somptueux et au goût du jour. Ils font démolir une partie importante du centre de l’édifice pour y édifier une cathédrale qui apparaît comme incrustée dans la mosquée |
Depuis 1236 l’édifice est un lieu de culte catholique romain et est propriété de l’Eglise Catholique. Il a de plus le titre de cathédrale.
Elle fait l’objet de revendications de la part de musulmans : la pratique de ce culte y est totalement interdite mais en 2004 la commission islamique d’Espagne
réclame l’autorisation d’y prier, autorisation rejetée plusieurs fois par de nombreuses instances dont l’évêque de Cordoue en 2015.
Certains essaient d’y prier sans autorisation (en 2010 des jeunes musulmans autrichiens y prièrent, avant d’être expulsés et d’agresser gardes et policiers…).
Voilà, j'espère que vous avez un peu compris l'évolution de cette mosquée au fil des siècles.
pour vous aider davantage,
un plan retraçant les agrandissements successifs
la Mosquée Primitive est la 1e salle que nous voyons en entrant
des colonnes soutiennent des arcs de briques pourpres et blanches
ces arcs supportent de hauts plafonds sculptés autrefois illuminés par des milliers de lampes
au coeur de cette architecture islamique on retrouve des oeuvres chrétiennes
tous les côtés abritent des chapelles largement décorées de tableaux, mobilier,
reliques, livres, qui tranchent complètement avec le reste de la mosquée
Au fil de la visite et bien que munis du plan explicatif je vous avouerai que nous nous y perdons un peu en ce qui concerne les ajouts faits par le roi X ou par le roi Y. Notre visite se poursuit donc sans trop savoir où nous sommes exactement.
toujours est il que nous avons vu ce Christ sur la croix
nous arrivons devant le Mirhab
Nous nous trouvons ici au niveau de l'extension de Hakam II (10e siècle). Dans une mosquée le mihrab (sanctuaire), lieu le plus sacré de la mosquée, est une niche qui indique la direction de la Mecque. La mosquée de Cordoue n'est pas orientée vers la Mecque. Ceci impliquerait qu'elle effectue une rotation vers l'est car elle diverge d'environ 30 à 45° vers le sud. Et pourquoi ça ? parce que ce lieu de prière musulman s'élève sur des vestiges païens et chrétiens et une loi fréquemment attestée dans l'histoire consacre la pérennité des sites sur lesquels se dressent les sanctuaires. L'architecte de la mosquée a ainsi respecté l'implantation des fondations des sanctuaires antérieurs (temple romain et église Saint Vincent).
à chaque extension le mihrab placé au fond de l'allée principale a du être reconstruit
au-dessus du mirhab cette magnifique coupole de marbre blanc
ornée de mosaïques inspirées de l'art byzantin
à partir d'ici je ne sais plus où nous sommes !
voyez à l'arrière, c'est la partie "Cathédrale"
nous passons une arche, le plafond prend de la hauteur et la lumière pénètre complètement dans l'édifice
quel contraste !
la coupole
deux orgues monumentales ornent la chapelle baroque
la chapelle
de chaque côté un alignement de stalles en acajou finement travaillées
l'ensemble raconte l'Ancien Testament, chaque siège rendant hommage à un martyr,
reconnaissable à la feuille de palmier qu'il tient dans la main gauche
nous nous dirigeons doucement vers la sortie
et pour conclure, une chtite vidéo
Bilan de cette visite : nous attribuons la note de 10/10 ! Nous avons été très impressionnés par cette cathédrale implantée en plein milieu d'une mosquée. L'effet est saisissant et vraiment à voir.
Il est maintenant déjà 15 heures, les bananes du déjeuner ne sont plus qu'un lointain souvenir. Nous nous posons au Café San Pedro situé le long des murailles de la mosquée pour nous régaler de bons sandwichs.
Nous décidons de rejoindre l'appartement pour nous poser un peu en attendant le spectacle équestre des Ecuries Royales.
Le temple romain et la place de la corredera pour conclure l'après-midi
passage devant le Temple Romain
puis la place de la Corredera, l'un des lieux les plus emblématiques de Cordoue,
seule grande place rectangulaire qui existe en Andalousie
elle date du 15e siècle et a depuis servi à différentes fins : lieu de réunions, de fêtes,
d'exécutions, de marchés, de corridas etc...
on y trouve maintenant de nombreux bars, restaurants, ainsi que des boutiques de brocante et camelote
Une fois rentrés à l'appartement on décide de manger un morceau avant de repartir dans le centre pour le spectacle équestre. Comme on a déjeuné assez tard, on se fait plaisir en s'achetant des pâtisseries à la boulangerie en bas.
en fait on en achète 2 chacun
nous mangeons nos 2 parts de tarte aux pommes immédiatement (pas de photo, on les a mangées avant !)
mais nous mangerons le reste ce soir
Spectacle équestre des écuries royales pour conclure notre séjour à Cordoue
il est 21 heures, nous sommes revenus aux Ecuries pour le début du spectacle
les numéros s'enchaînent les uns après les autres
une danseuse de flamenco danse en solo
Et voilà, le spectacle est terminé ! Bilan : en fait nous sommes un peu déçus : le spectacle dure à peine 1 heure avec une entracte inutile de 10 minutes. Nous nous attendions à des numéros un peu plus sophistiqués et plus élaborés. Quant au final, n'en parlons pas, on ne s'est même pas aperçus que c'était un final !
Bref : petite déception mais nous avons apprécié la beauté, l'élégance et la puissance des chevaux. En plus pendant cette petite heure nous nous sommes déconnectés de notre humeur un peu triste
nous retournons à l'appartement en longeant le pont romain tout illuminé
22 h 45 : nous voici rentrés. Notre pâtisserie n'attend plus que nous !
Demain nous quittons Cordoue pour rejoindre Grenade. Suivez-nous !
Ajouter un commentaire