Jour 5 : Route pour Bikaner et visite du fort de Junagarh

Jour 5 - En route pour Bikaner avec, sur le chemin, la visite du temple Vaishno Dham Temple
et à Bikaner visite du fort de Junagarh 

 Vendredi 28 Février 

Nous avons passé une très bonne nuit... tellement bonne qu'on se réveille à 8 h 20 alors que nous partons à 9 heures pour Bikaner !!!! Vite vite Nimma va nous attendre ! On fait l'impasse sur le ptit déj, on achètera des bananes sur la route ! 

Ce matin il pleut un peu mais, comme toujours en Inde, ça s'arrête très vite et le soleil commence à bien chauffer au fil de la route. 

Après quelques kilomètres le paysage commence à changer avec l'apparition  de sable et de petites dunes. Nous sommes aux portes du désert du Thar.

Vers 12 h 30 Nimma nous propose un arrêt pour la visite d'un temple situé en bord de route. Ah oui Nimma ! Avec plaisir !

N'ayant aucune info sur ce temple avant le départ c'est à notre retour que j'ai cherché et trouvé que : "Le Vaishno Dham Temple est un important lieu spirituel dédié à la déesse Vaishno. Il attire de nombreux fidèles et visiteurs en quête de bénédiction et de paix."

devant l'entrée... faut vraiment savoir qu'il y a un temple ici !!!

une gueule grande ouverte et ses 2 immenses statues de chaque côté nous accueille
bon oui sur ce coup là on a été nuls puisqu'on n'a pas pris les 2 statues en photo 

ouf heureusement on a les photos "individuelles"

nous entrons dans la gueule du loup je sais pas quoi

voici ce qui se cache à l'arrière

nous ne sommes pas montés sur la colline
mais vu d'en haut (merci google) ça donne ça

La visite ne dure pas longtemps mais vaut le coup d'oeil car nous ne voyons pas souvent cette architecture et ce style de statues bien colorées dans le Rajasthan. Merci Nimma pour la proposition !

Il est maintenant 12 h 45 et nous arrivons à notre "hôtel" (plutôt maison d'hôtes) à Bikaner où nous sommes chaleureusement accueillis par Anita dont l'époux parle un excellent français (absent lors de notre arrivée). Je vous en dirai davantage concernant ce logement sur la page dédiée ICI car déjà nous repartons avec Nimma pour visiter le fort de Junagarh situé en plein centre ville.

le fort vu de la ville

D'habitude les princes rajputs élevaient leur forteresse au sommet d'une colline mais pas ici. Les collines étant rares dans la région, le palais siège en plein milieu de la ville.

Ainsi, à défaut de défenses naturelles il fallut construire haut ! les murailles du 16e siècle sont donc à la taille des géants avec un rempart de 986 m de long, doublé de douves et doté de 37 bastions, la meilleure défense qui soit ! Ce fort ne tomba d’ailleurs jamais aux mains des envahisseurs ! Ce qui explique aussi son excellent état de conservation.

La construction de cet imposant édifice a commencé en 1589 et s'est achevée en 1594. Il occupe plus de 5 ha au centre de la ville et est l'un des plus majestueux du Rajasthan qui, de l'extérieur, ne paie pas de mine.

nous franchissons d'abord la Karan Pole
les piques étaient destinés à empêcher les éléphants de défoncer la porte lors des attaques

maintenant nous passons sous la Daulat Pole
avec à gauche ces curieuses empreintes de mains

ces empreintes sont celles des femmes des Maharajas de Bikaner qui pratiquèrent le SATI

qu'est ce que le SATI ???
il s'agissait pour ces femmes de s'immoler sur les bûchers de leurs maris morts au combat,
immolation volontaire ou forcée ?...

Concernant cette pratique assez barbare mais ancestrale une loi, la loi SATI, a été promulguée par le gouvernement du Rajasthan en 1987. Cette loi vise à empêcher et à prévenir les pratiques de SATI consistant en l'immolation et l'enterrement volontaire ou forcé des veuves, et interdire la glorification de ces pratiques à travers la participation à une cérémonie, une procession, la création d'une association visant à lever des fonds, la construction d'un temple, ou toute action visant à commémorer ou à honorer la mémoire d'une veuve qui a commis un acte de SatI.

Une autre coutume, voire même autre originalité du Rajasthan est le Johar : lors des batailles et quand le palais était perdu, plutôt que de tomber aux mains des envahisseurs souvent musulmans, on décrétait le Johar pour tous les hommes et garçons de plus de 10 ans : ils devaient mourir en combatant, aucun ne revenait.
Les femmes du palais à savoir les reines, les servantes, mais aussi les enfants se jetaient eux dans un brasier du haut des remparts.  On a dénombré 5 000 morts à Bikaner...

Bon voilà, après ce petit intermède rempli d'optimisme, revenons à la visite du fort ! 

devant nous la Suraj Pole ou porte du Soleil
gardée par 2 éléphants montés par 2 guerriers morts en défendant héroïquement la forteresse

là on débouche sur une vaste place et c'est ici qu'on achète les billets d'entrée
avant profitez-en pour jeter un coup d'oeil à la façade du fort
c'est ici qu'attendent les chauffeurs

après avoir acheté les billets passage devant la Tripolia et son bel escalier
noter sur sa gauche un passage incliné

cette rampe inclinée permettait aux chevaux d'entrer dans le fort et mène à...

la première cour du Palais, Karan Mahal Chowk,
la Cour des audiences publiques

Ouahhhhhh ! que c'est beau !!!! Nous sommes époustouflés par ces façades toutes en grès rouge et la visite s'annonce magique !

l'architecture est de style moghole datant de 1680
soulignons le bon état de conservation du fort favorisé par l'utilisation du grès rouge résistant au temps
en plus ici les pluies ici sont faibles donc l'érosion lente

immense... grandiose... sublime...

dans le fond un espace réservé au couronnement du Maharajah

le jour de Holi (fête des couleurs) le Maharajah s'asseyait sur ce trône en marbre de Carrare
et ses sujets avaient le droit de l'asperger d'eau colorée

remarquez tout autour les balcons ornés de moucharabiehs, grillages faits de petits bois tournés,
qui permettaient aux femmes de regarder sans être vues

tout est fait avec art et délicatesse, un régal à observer

prendre son temps... telle est la règle lorsque l'on visite les palais du Rajasthan
et voir par exemple cette petite fenêtre ornée de faïences de Delft
les Maharajas de Bikaner les faisaient importer d'Europe à cette époque

prendre son temps certes mais il faut également s'aider d'un minimum de préparation
pour comprendre la signification de cette peinture tout là haut 

peintures en l'honneur de Ganga Singh,
Maharadjah du Bikaner de 1888 à 1943

Ganga Singh est reconnu comme un visionnaire réformiste du cabinet de guerre impérial
britannique pendant la première guerre mondiale
ces peintures évoquent l'électrification, le canal et le train

nous voici maintenant dans Karan Mahal, la salle d'audience publique

tout est dorures... peintures...

le Phool Mahal, palais des fleurs

nous sommes ici dans la partie la plus ancienne du palais
les peintures sont plus défraîchies mais sublimes quand même

la statue de Surya, le Dieu Soleil
le char est tiré par 7 chevaux (les 7 jours de la semaine, ou 7 couleurs de l'arc-en-ciel ou 7 chakras)
son cornac est le Temps - le soleil est représenté par le chapelet et le pot présentés dans chaque main du dieu

Anup Mahal, la salle du couronnement et des audiences privées
on est ici dans le centre administratif du royaume où le Maharajah rencontrait ses visiteurs étrangers et les fonctionnaires haut-placés

dans chaque salle tous les espaces sont couverts d'oeuvres artistiques et de richesses : 
peintures, dorures, pierres, fresques, bois sculpté...
nous visiterons un tas de palais lors de notre voyage et à la fin nous trouverons ça normal mais pour l'instant
nous venons juste de commencer et nous sommes époustouflés par tant de beauté et d'opulence

la cour du palais des fleurs, toute blanche
dommage qu'elle soit à l'ombre lors de notre passage

Badal Mahal, la salle des nuages (en fait un couloir...)

la pluie étant rare dans la région cette petite salle apportait à ces msieurs-dames une sensation de fraîcheur...
on peint des nuages, la pluie, la foudre...
un système de ruissellement avait ainsi été aménagé pour faire couler la pluie sur les murs 

nous montons à l'étage en suivant un dédale de couloirs et de pièces vides..

vue sur la cour des audiences publiques

et sur les jardins du palais

toujours à l'étage une petite exposition avec des planches utilisées par les fakirs 
lors des représentations données au Palais

elles me semblent tout de même bien neuves ces planches... 

nous arrivons dans le Gaj Mandir
appartements privés du Maharajah Raja Singhiji et de ses 2 épouses

nous pouvons y voir un berceau pour la statue de Krishna...
quand on bougeait le berceau toutes les poupées l'ornant bougeaient également

ici la Chambre Royale (désolée pour le grillage devant, j'ai pas eu le droit de l'enlever !)

le Maharajah avait quand même environ 52 concubines et 61 enfants...
le lit a du bien servir ! 

Et voilà, c'est terminé ! Bon pas tout à fait puisque nous avons également jeté un oeil au Musée (compris dans le prix) mais bon, soit on en avait assez vu, soit on a trouvé ça peu intéressant, toujours est-il que nous n'y avons fait qu'un passage rapide.

Nous rejoignons Nimma qui nous a patiemment attendus sur le parking et nous rentrons à la chambre d'hôtes. Nous lui donnons quartier libre à Nimma pour la suite de la journée. Rendez-vous est donné pour demain matin.

Après une petite sieste nous demandons à Anita d'appeler un driver pour qu'il nous mène dans le centre de Bikaner. Aussitôt dit aussitôt fait le driver arrive et un deal est conclu pour la somme de 800 rpies incluant la visite des havelis - la conduite dans un restaurant conseillé par Anita - l'attente pendant le dîner et la reconduite à la maison d'hôtes... Tout est clair et carré... En principe.
 

en ville c'est un joyeux méli-mélo de scooters, camions, rickshaws, piétons
et les coups de klaxons en bruit de fond

dans les ruelles de Bikaner... 

pour certains la vie trépidante semble lointaine...

nous nous arrêtons devant le complexe Rampuria Havelis, l'un des havelis le plus emblématique de la ville

l'ensemble en fait se situe dans une unique ruelle
ces vastes demeures ont été construites par la famille Rampuria, puissante dynastie de marchands de Bikaner

un ensemble de 9 maisons adjacentes aux façades en grès rouge
sculptées et ciselées avec finesse

petit clin d'oeil à mes amis 

d'autres havelis à découvrir dans des ruelles voisines

Notre driver nous mène maintenant au Temple Bandazar.

petit encart culturel avant de commencer la visite

Qu'est ce que le Jaïnisme ?

Le Jaïnisme est une religion millénaire qui compte aujourd’hui près de 4 millions d’adeptes en Inde et qui repose sur 5 grands voeux qui sont :

- la non violence,
- la vérité, 
- l'absence de possessions : ne pas s'attacher aux choses matérielles et ne pas voler,
- la chasteté,
- l'absence de mouvement non nécessaire.

Le Jaïnisme définit également l'Univers comme étant infini, n'ayant pas été créé, et qui ne cessera jamais d'exister.
Ainsi les jaïns n'ont pas de dieu mais un prophète nommé Mahavira.

Le Jaïnisme est une philosophie plus qu'une religion qui prône le respect de toute forme de vie qui réside en toute chose.
Les jaïns sont donc évidemment végétariens et poussent le bouchon jusqu'à ne pas manger les aliments qui poussent SOUS le sol (oignons, ail, carottes)
ar arracher ces légumes du sol serait comme arracher une vie au risque en plus de tuer des insectes dans le processus.
Certains vont jusqu’à porter un foulard sur la bouche de peur d’avaler un moustique ou une mouche.

Bon malgré toutes ces contraintes, les jaïns ont toujours occupé une place éminente dans la société indienne.

Conseils vestimentaires pour visiter un temple Jaïn

- il est recommandé de porter une tenue modeste et de couvrir ses épaules et ses genoux,
- se déchausser avant d'entrer,
- éviter de porter du cuir de manière visible : ceinture, sac, chaussures...

le temple jaïn Bandazar
construit au 15e siècle, c'est l'un des plus anciens de Bikaner

l'intérieur est décoré de miroirs, de fresques et de peintures sur feuilles

Construit par un riche marchand du nom de Bhandasar Oswal, on raconte qu'au moment où il entreprit la construction du sanctuaire une sévère sécheresse frappait la région. L'homme profondément dévoué à sa foi, décida de remplacer l'eau du mortier par du ghee, beurre clarifié utilisé dans les rituels sacrés. Pas moins de 40 000 kilos de ce produit auraient été utilisés dans les fondations du temple. Encore aujourd’hui, certains locaux affirment qu’aux heures les plus chaudes de l’été, de fines traces huileuses remontent à la surface du sol. Ce ghee expliquerait aussi la longévité du bâtiment.

ne pas manquer de jeter un oeil à la jolie coupole

nombreuses représentations de tirthankaras (maîtres ou saints illuminés du jaïnisme)

et autres peintures

Cette visite ne fut pas très longue mais elle valait le coup  bien que le temple ne soit pas bien grand.

Notre driver nous mène maintenant dans le resto conseillé par notre hôtel : le Ganesh café. 

rien de bien spécial à en dire sauf qu'on s'est bien régalés avec ça !!!
miamm ça fait du bien de se taper un hamburger et des frites 

Nous retournons maintenant à la chambre d'hôtes où nous réglons les 800 rpies au driver, comme convenu dès le départ.... et voilà ça recommence. Le gars fait son malheureux et demande un TIP... .... Comme d'hab on se laisse attendrir et on lui lâche 1 000 rpies.

Au dodo maintenant ! Demain au programme une visite que j'attends avec impatience...