Maintenant
l'Abhayagiri Stupa
Bien souvent des rubans de tissu sont noués aux branches des arbres ou sur les grilles des temples. Ils sont accrochés par les croyants et sont censés porter leurs voeux.
ce dagoba ne mesure "plus" maintenant que 75 mètres
Dominique est bien petit quand même devant lui
sa base est entièrement cernée de petits éléphants en pierre blanche
Le bain aux éléphants et le réfectoire des moines
Le driver stoppe maintenant devant le bain aux éléphants et le réfectoire des moines, qui faisaient partie d'un vaste ensemble monastique comptant environ 5 000 moines. Je n'avais pas repéré ces sites sur les guides et je n'avais donc aucune info, c'est le chauffeur qui nous fait la "visite guidée".
d'abord le bains aux éléphants où, contrairement à son nom,
c'était les moines qui venaient s'y laver
juste à côté le réfectoire des moines
avec son grand grenier à riz
Tiens, en parlant d'écuelle, il est quand même midi passé. Quand est-ce qu'on mange ? Bah pas tout de suite, direction maintenant le Mahasena temple pour admirer la Pierre de Lune.
Le Mahasena Temple
De cet ancien complexe monastique, il ne reste que les ruines des résidences des moines avec la structure et les piliers.
L'autre vestige (et pas le moindre) est une pierre de lune (moonstone), si belle qu'elle est protégée par une grille. Datant des 7e et 8e siècles, elle est considérée comme la plus belle du pays car la plus pure et la mieux dessinée.
Elle est formée de 5 demi-cercles de frises, chaque motif symbolisant une étape de l'accès à la Connaissance Suprême.
le 1er demi-cercle, le plus large,
évoque un monde de souffrances symbolisé par le feu
le second demi-cercle représente la vie avec 4 animaux traditionnels
qui se répètent plusieurs fois dans le même ordre,
symbolisant ainsi l'éternel recommencement de la vie
l'éléphant
pour la naissance
le lion
pour la décadence, la maladie, le temps qui file
|
le cheval
pour la force de l'âge
le buffle
pour la mort
|
Le 3e demi-cercle est orné de Thrusna Latha, une plante rampante et perverse, responsable des souffrances.
les cygnes du 4e demi-cercle représentent la sagesse atteinte
en prenant le meilleur de chaque chose, car le cygne est capable de séparer le lait de l'eau
(une autre source dit que ce sont des oies, animaux porte-bonheur dans la religion bouddhiste)
Alors, cygne ou oie ? Je vous laisse juger
le 5e et dernier demi-cercle, représente le nirvana avec ses fleurs de lotus
Les marches de l'escalier sont ornées de figures bedonnantes. Elles symbolisent les 5 fautes à éviter : meurtre, vol, immoralité, mensonge et alcoolisme.
En haut des marches un animal sculpté hybride : yeux et oreilles de singe, bouche de crocodile, cou de paon, corps de lion et queue de cheval.
Nous voici arrivés maintenant au
dagoba Lankaramaya
Après la traditionnelle séance "je me déchausse et j'enfile les chaussettes" (bah oui, les cailloux font mal et le sol est chaud), nous entrons dans l'enceinte du temple.
Un cortège de pélerins accompagnés d'un moine, tous vêtus de blanc et chacun tenant une fleur de lotus en guise d'offrande arrive justement.
ils montent les marches menant à un petit sanctuaire pour y déposer leurs offrandes et y prier un court moment
Notre curiosité est attirée par des fidèles qui vident dans une espèce de gouttière une bouteille emplie de liquide. Nous questionnons un homme qui nous explique que les bouteilles contiennent de l'huile de coco, et que les fidèles vident ainsi ce liquide dans un tuyau qui se déverse dans une sorte de bassin niché dans un petit monument, ceci afin qu'une flamme à l'intérieur reste toujours allumée.
Il approche 13 heures, le driver nous propose de déjeuner. Nous lui signalons que nous voulons manger dans un restaurant local : "pas de problème". Nous sortons de la vieille ville et il nous arrête à un resto de grand standing. A peine descendus du tuktuk nous sommes accueillis par un mec en tenue qui nous invite à entrer... Nous expliquons au driver que nous ne désirons pas manger dans cet endroit, que ce n'est pas du tout ce que nous recherchons. Il insiste en arguant du fait qu'il amène toujours ses clients ici mais nous comprenons très bien qu'il percevra une bonne commission. Nous insistons et, dépité et un peu faché, il se décide à nous amener ailleurs. Nous voici donc arrivés en plein centre de la ville nouvelle de Anuradhapura dans un restaurant où nous serons les seuls touristes. Le driver nous expliquera ensuite qu'il n'a pas l'habitude d'amener ses clients ici car les touristes n'aiment pas la nourriture épicée..... Nous le croyons à moitié et nous régalons de plats très locaux et bien épicés !
le "restaurant" du déjeuner qui fait davantage penser à une cantine
C'est rassasiés que nous reprenons la route pour la suite de la visite de la cité. Nous sommes devant le
Dagoba Ruvanvelisaya
L'entrée est gratuite mais nous devons faire un don pour laisser nos chaussures : 50 roupies pour nos 2 paires, ça va, on va pas se ruiner.
le long de l'allée, un bouddha bien kitsch derrière sa vitre
Ce dagoba, dont le nom signifie "poussière d'or" fut construit par le roi Dutugemunu.
Large de 290 m pour 103 m de haut avec son sommet doré, sa hauteur faisait de lui un des plus hauts monuments du monde à l'époque. Cette architecture influencera beaucoup la production architecturale en Birmanie et en Thaïlande.
Pour l'anecdote, le roi avait ordonné que les ouvriers soient largement rémunérés. Leur tâche se trouva facilitée par les dieux qui chaque nuit apportaient les briques nécessaires au travail du lendemain. Malheureusement le roi mourut avant son achèvement. Pour lui faire croire que son oeuvre était terminée, son frère fit élever une flèche provisoire en bambou recouverte de tissu blanc. Le roi mourut ainsi en paix.
Lors de la reconstruction du dagoba en 1930 les ingénieurs ont aplati la courbe du dôme, détruisant ainsi la perfection de sa silhouette originale "en bulle d'eau".
Tout autour du mur d'enceinte, 360 têtes d'éléphants gardent le site. Nous ne les avons pas comptées, nous faisons confiance aux guides. Ces éléphants soutiendraient notre planète.
Nous sortons du sanctuaire, récupérons les chaussures et, tout en restant sur cette grande allée, nous dirigeons vers le célébrissime arbre de Bodhi.
L'arbre de Bodhi
en chemin nous rencontrons à nouveau des écoliers
des chiens...
des singes...
et des moines en goguette ou en mode détente
Avant d'arriver à l'arbre de Bodhi nous passons devant les ruines de Assembly Hall.
en face le Brazen ou Palais de Bronze dans lequel on ne peut pas entrer
De ce palais édifié au 3e siècle avant notre ère il reste encore 1 600 piliers de pierre de 3,80 m de haut qui servaient de base à l'édifice qui était en bois et qui aurait brûlé quelques années après sa construction. A l'époque ce palais comptait 9 étages pour un millier de cellules occupées par 1 000 moines. Les plus anciens et les plus gradés occupaient les étages du haut.
Nous voici maintenant devant l'entrée du temple où se trouve le Sri Maha Bohdi Tree (arbre de Bodhi).
L'entrée n'est en principe pas comprise dans le billet d'entrée (300 roupies) mais nous entrons sans régler quoi que ce soit... sauf une donation pour nos chaussures.
outre l'arbre sacré, il existe plusieurs temples dans l'enceinte
derrière, le Bodhi Tree
un autel couvert de fleurs de lotus en guise d'offrandes
dans un temple contigü
ici un moine "officiait"...
après m'avoir donné "la bénédiction" en m'enroulant une ficelle autour du poignet,
il m'a poudré le front de son pouce !
et voici l'arbre de Bodhi en question
Ici, au 3e siècle avant notre ère, fut plantée une bouture de l'arbre sous lequel Bouddha reçut l'illumination en Inde.
Cet endroit est le plus sacré du site et le plus surveillé aussi : le temple près de l'arbre a été attaqué par les tigres Tamouls lors de la guerre civile au Sri Lanka.
De ce fait l'arbre est protégé par un haut muret et une grille donc pas directement accessible. Seuls le président et quelques dignitaires triés sur le volet y ont accès.
Malgré son importance il ne reste en fait de l'arbre sacré qu'une seule branche car le tronc n'est pas le tronc de la branche sacré.
facilement reconnaissable la branche sacrée est soutenue par des étais métalliques dorés
La journée se conclut par la visite du
Dagoba Tuparamaya
plus ancien dagoba de l'île, il fut construit pour abriter
la clavicule droite de Bouddha, toujours à l'intérieur
Les piliers qui se dressent en cercles concentriques soutenaient la toiture circulaire qui formait une sorte d'arcade. A l'origine il y en avait 176. Seuls 41 d'entre eux sont encore debout.
Sur ce nous quittons la cité antique. Le driver nous propose de voir encore un ou deux temples mais nous déclinons : nous en avons un peu assez de toutes ces vieilles pierres. Nous reprenons donc la route en tuk tuk, ce qui nous permet de faire des rencontres assez inattendues :
une tortue traverse tranquillement la route
notre driver la laisse passer afin qu'elle rejoigne le fossé
Une fois rentrés à l'hôtel, sans même être remontés dans notre chambre, on s'accorde une pause pour boire une bière en terrasse jusqu'à ce que nous entendions des chants provenant du bâtiment d'à côté. Irrésistiblement attirée par ces voix et curieuse comme je suis, je m'empresse d'aller voir. Dom lui décide de ne pas m'accompagner...
J'entre, je monte quelques marches en suivant les voix et m'aperçois que c'est une école.
je passe devant des classes vides au premier étage
Je ne vois personne, les chants se sont arrêtés mais j'entends des voix et des rires provenant de l'étage supérieur. Je continue de monter pour arriver devant une salle de classe où se trouvent des élèves, accompagnés de leur professeur. Surpris et enchantés de mon irruption, le professeur m'invite à entrer. Nous engageons la conversation et le professeur m'explique qu'ils sont en train de fêter la fin de l'année scolaire, d'où la musique et les meubles repoussés contre les murs. L'ambiance est sympathique, les garçons pouffent derrière leurs mains et les filles font les timides .
Toujours munie de mon appareil photo je leur propose de tirer quelques photos. D'emblée l'instituteur constitue 2 groupes : celui des filles et celui des garçons.
Je demande ensuite à l'instituteur de tirer une photo de groupe et je ressens alors une hésitation de sa part... après avoir un peu insisté les élèves prennent position, les garçons prenant des attitudes de "gros durs" et les filles toutes rougissantes.. Et là je comprends qu'en fait ils n'ont pas l'habitude de cotoyer de si près le sexe opposé (tout au moins à leur âge ). Ce n'est pas dans leur éducation, les filles et les garçons restant bien séparés en classe et dans les activités sportives.
et voici la photo de classe !
les filles font bloc quand même !
Je reste quelques instants en leur compagnie, l'ambiance se détend, les questions fusent et une jeune fille m'offre même une part de gâteau au chocolat.
Il est temps maintenant de rejoindre mon cher et tendre qui m'attend toujours devant l'hôtel. Son manque d'enthousiasme ne lui aura pas permis de faire cette jolie rencontre, tant pis pour lui !
Ce soir, après avoir cherché sans succès un resto où dîner, nous décidons de manger à l'hôtel. Au menu sandwichs poulet et frites. Simple, bon et efficace !
Ensuite, au dodo ! Demain une grosse journée nous attend : nous poursuivons la découverte du Triangle Culturel avec le site de Mihintale